Hommage à Jean Lemaire

Hommage à Jean Lemaire

Jean nous a quittés et nous nous sentons orphelins, comme quand un parent disparaît.

C’est qu’au-delà du Professeur, du mentor qu’il a été pour nombre d’entre nous, nous avions tissé avec lui une relation où l’affection avait sa place. Ses initiatives créatrices comme la revue Dialogue, l’AFCCC ou Psyfa témoignent de son esprit affûté, novateur et libre.

Sa position de Professeur d’université, ses publications internationales, nombreuses l’ont placé en première ligne sur le fronton des personnalités qui comptent dans le domaine clinique des thérapies psychanalytiques de couple et de famille. De nombreux messages internationaux nous arrivent aujourd’hui et en attestent. Mais Jean ne s’est jamais départi d’une posture modeste.

Toujours abordable et généreux, il a déployé d’authentiques qualités pédagogiques pour faire éclore chez ceux qui ont eu la chance de l’approcher, le moindre talent. Ce qui émanait de lui, c’était aussi son ouverture d’esprit, son appétence curieuse de la vie sous des aspects divers: Jean en son temps,  a participé à des marathons de natation, a mené des études de mathématiques à haut niveau, a fait partie d’une chorale jusqu’à peu, s’est essayé au jeu théâtral, a démarré sa Clinique avec la relaxation…

Evelyne, son épouse, sa compagne de toujours,  s’était éteinte il y a 2 ans, elle avait emporté avec elle du sel de la vie. Ils avaient cheminé ensemble une soixantaine d’années, en coopération professionnelle, sur les mêmes voies, eu des fils et des douleurs à surmonter. Nous en avons été témoins. Malgré tout, son sourire et son regard sont restés bienveillants, son plaisir de transmettre, de réfléchir ensemble, intacts aussi, il nous le disait encore il y a quelques semaines. Il souhaitait une réunion de travail avec les membres de Psyfa à la rentrée.

De cette profonde humanité, nous lui en sommes reconnaissants, comme nous lui sommes redevables d’avoir été introduits à l’Université, au comité de rédaction de Dialogue, à Psyfa, d’abord à ses côtés puis en le relayant aux différents postes d’organisation et de responsabilité. Puissions-nous garder cette éthique afin que les valeurs transmises par Jean, restent vivantes.                                   

Marthe Barraco-De Pinto.